Le Temple du Lotus à Delhi, en Inde, est un bâtiment de culte emblématique de la foi bahá’íe, mondialement connu pour son architecture unique en forme de fleur de lotus. Il symbolise la purity, la simplicité et l’unité des religions, des principes fondamentaux de la foi bahá’íe. Ouvert en 1986, il est l’un des monuments les plus visités au monde, attirant des millions de personnes chaque année, quelle que soit leur croyance.
Histoire et conception
La décision de construire une Maison de Culte bahá’íe en Inde fut prise en 1953. Cependant, ce n’est qu’en 1976 que l’architecte irano-canadien Fariborz Sahba fut choisi pour concevoir le projet. Pour s’inspirer, Sahba voyagea à travers l’Inde et fut impressionné par le symbolisme profond du lotus dans l’art et les religions locales, notamment l’hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme. Cette fleur, qui émerge de l’eau boueuse pour s’épanouir pure et immaculée, devint le symbole parfait de l’unité spirituelle et de la transcendance de la matérialité. La majeure partie des fonds pour l’achat du terrain fut un don d’un fidèle bahá’í, Ardishír Rustampúr.
La construction du temple, qui a duré près de 10 ans, a été un défi d’ingénierie colossal. Le cabinet britannique Flint & Neill a été responsable de la conception structurelle, tandis que l’entreprise indienne Larsen & Toubro s’est chargée de la construction. Le temple a été officiellement inauguré en décembre 1986, en présence de fidèles bahá’ís du monde entier.
Architecture unique
L’architecture du Temple du Lotus est sa caractéristique la plus frappante. Le bâtiment est composé de 27 pétales de marbre blanc recouverts de marbre du Pentélique, le même type que celui utilisé pour le Parthénon d’Athènes. Ces pétales sont disposés en groupes de trois pour former neuf côtés. Cette conception à neuf côtés est une spécification pour toutes les Maisons de Culte bahá’íes, le nombre neuf ayant une signification mystique dans la foi bahá’íe, symbolisant l’exhaustivité et l’unité.
Le temple est entouré de neuf bassins réfléchissants qui non seulement embellissent le site et donnent l’impression que la structure flotte sur l’eau, mais jouent aussi un rôle crucial dans le système de ventilation. L’air frais circule sur l’eau des bassins avant de pénétrer dans le bâtiment, créant un effet de refroidissement naturel. Neuf portes s’ouvrent sur une salle centrale, haute de 34,27 mètres, pouvant accueillir jusqu’à 2 500 personnes. L’intérieur est simple, sans statues, autels, ou images, conformément aux préceptes bahá’ís qui interdisent les sermons et les cérémonies rituelles. Seules les lectures des textes sacrés des différentes religions du monde sont autorisées.
Signification spirituelle et pratique
Le Temple du Lotus est un lieu de culte ouvert à tous, sans distinction de religion, de caste, de sexe ou de nationalité. C’est un lieu de méditation et de prière individuelle et collective, où chacun peut se recueillir dans le silence. Le principe de l’unité des religions, cher à la foi bahá’íe, se manifeste pleinement ici : les visiteurs sont invités à se sentir chez eux, à adorer Dieu selon leur propre foi ou à méditer en silence.
Ce lieu n’est pas seulement un chef-d’œuvre architectural, c’est un symbole vivant de la tolérance et de l’harmonie religieuse. Il a reçu de nombreux prix architecturaux et a été salué par la critique internationale. En 2001, un rapport de CNN l’a même qualifié de « bâtiment le plus visité au monde ».
Le Temple du Lotus est ouvert du mardi au dimanche, de 9h30 à 17h30, avec une entrée gratuite. Il est fermé le lundi. C’est une destination incontournable pour quiconque visite Delhi, offrant une oasis de sérénité et une leçon de coexistence pacifique dans le tumulte de la capitale indienne.
